

Avec le financement du programme européen LEADER (Liaison Entre Actions de Développement de l’Économie Rurale)
Le projet de coopération – Ecoopact
Quel est le point commun entre une poterie de Salin-de-Giraud (Camargue), un producteur de spiruline de Vers-Pont-du-Gard (Gorges du Gardon) et une plateforme de distribution de produits agricoles de Gap (Hautes-Alpes) ? Ces trois entreprises sont des « éco-acteurs ». Concrètement, elles ont toutes les trois signé la charte d’engagements qui leur a été proposée par la Réserve de biosphère sur le territoire de laquelle elles sont implantées.
Mais agir chacun de son côté n’est pas très motivant… En contrepartie de leur implication, les Réserves de biosphère concernées s’engagent donc à créer du lien entre tous ces acteurs, à les mettre en réseau et à animer ce réseau. Et pour donner encore plus d’ampleur à cet engagement, trois Réserves de biosphère, celles de Camargue, du Mont-Viso et des Gorges du Gardon, ont décidé de profiter de leur proximité géographique pour mutualiser leur action d’animation de réseau. C’est le projet « Ecoopact ».
Au programme : des échanges, du partage d’expérience, des outils mutualisés entre les animateurs de ces réseaux, mais également entre les éco-acteurs eux-mêmes. Le but est d’accompagner et amplifier la transition écologique sur ces territoires reconnus par l’UNESCO en renforçant ces réseaux composés d’acteurs engagés dans une démarche vertueuse.
Financé par le programme européen LEADER (Liaison Entre Actions de Développement de l’Économie Rurale), le projet Ecoopact se décompose en actions collectives et actions locales (propres à chacune des trois réserves de biosphère).
Ensemble, les trois Réserves de biosphère et leurs éco-acteurs ont prévu d’organiser trois voyages d’étude, de conduire une étude de pérennisation pour imaginer les moyens nécessaires pour que le « super-réseau » puisse continuer de fonctionner au-delà du temps du projet (dix-huit mois), de forger des outils d’échange d’expérience, et de se doter d’un plan de communication pour valoriser l’ensemble.
Chacune de son côté, les trois Réserves de biosphère pourront, dans le cadre du projet, développer des outils tels qu’un classeur pédagogique à l’usage des éco-acteurs présents et futurs, des documents de valorisation du réseau, des cycles de formations, conférences, ateliers sur différentes thématiques, etc.
Le financement européen d’Ecoopact permettra de créer un poste partagé entre les trois Réserves de biosphère, chargé de piloter l’élaboration des actions prévues, de faire le lien avec les prestataires éventuels, et de jouer un rôle de « porte-parole » dans le but de ne pas multiplier les interlocuteurs auprès des partenaires du projet. Les trois Réserves de biosphère bénéficient en outre de l’accompagnement de l’association MAB France, qui anime et conforte le réseau national des Réserves de biosphère, le met en lien avec les communautés française et internationale intéressées par ce programme : communauté scientifique, monde éducatif et universitaire, organismes de gestion et de conservation de la biodiversité, du développement durable et de la transition écologique.
Les réseaux d’éco-acteurs
Aujourd’hui, 6 et bientôt 7 des 16 Réserves de biosphère que compte la France encouragent les acteurs socio-économiques qui prennent des initiatives en faveur de l’environnement et du développement durable, à devenir « éco-acteurs ». Cette distinction reconnaît des actions concrètes menées par des entreprises, des associations, des citoyens, et permet de soutenir des projets originaux. Il s’agit de contribuer à la transition écologique de façon positive, en s’appuyant sur les initiatives locales et en établissant des réseaux d’éco-acteurs engagés pour « leur » Réserve de biosphère.
On devient éco-acteur en signant la Charte d’engagement de « sa » Réserve de biosphère, celle-ci doit respecter 6 principes énoncés par MAB France, qui est la « tête de réseau » des Réserves de biosphère françaises :
1 – La libre adhésion : c’est bien une démarche volontaire de la part de l’acteur. Celui-ci s’engage, dans le cadre de ses valeurs, de son activité et en fonction de ses moyens, en faveur du développement durable d’une Réserve de biosphère.
2 – La libre définition des engagements : dans le cadre de critères définis et pour une durée fixée. Elle est généralement de trois ans.
3 – Le double parrainage : il encourage le dialogue et l’accompagnement entre des parties prenantes d’un territoire, et il présente l’avantage de renforcer le réseautage et l’échange d’information entre acteurs locaux.
4 – La déclaration publique des engagements : la prise d’engagements par un acteur fait l’objet d’une présentation formelle devant l’assemblée générale des éco-acteurs.
5 – La transparence des engagements : leur affichage est obligatoire, dans la structure (au siège social et dans les locaux) et sur
un site web dédié afin de les promouvoir et que chacun (clients, partenaires…) puisse en prendre connaissance et s’assurer de leur respect.
6 – L’auto-évaluation : en fin de cycle d’engagement, l’éco-acteur vient présenter devant le Comité technique de la Charte dans quelle mesure il a pu répondre ou non aux engagements pris.
Il n’est pas nécessaire que l’éco-acteur pratique toute son activité dans la Réserve de biosphère. L’important est que ses engagements portent sur la Réserve de biosphère, en écho avec les enjeux de son territoire. La Réserve de biosphère n’est pas un territoire isolé, c’est un territoire lié à ses voisins par différentes dynamiques. L’essentiel est que la signature de la charte permette d’enclencher souplement une démarche vertueuse en faveur de l’environnement, et il sera très positif qu’elle s’étende au-delà de la Réserve de biosphère.
Une entreprise dont le siège est situé hors de la Réserve de biosphère, mais qui en dépend pour ses productions peut donc rejoindre le réseau des éco-acteurs.
La crédibilité des engagements repose sur leur capacité à répondre aux enjeux ou à régler des problèmes d’environnement sur le territoire. Les engagements doivent être sérieux. Il est souhaitable qu’ils reposent sur des données techniques et scientifiques vérifiées et vérifiables ; ou qu’ils soient conformes aux savoirs populaires ou profanes qui ont permis de traiter efficacement par le passé d’éventuels problèmes d’environnement. Des engagements faibles, jugés trop anecdotiques par des porteurs d’enjeux environnementaux risqueraient de discréditer à la fois la démarche collective de Charte d’engagement, les autres éco-acteurs et la Réserve de biosphère. Eviter le « green washing » est une préoccupation permanente de l’animateur et de l’ensemble des éco-acteurs. Mais les engagements pris doivent être réalistes au regard de la capacité de l’acteur à les mettre en œuvre dans le temps imparti, notamment quand il n’avait pas d’engagement initial avéré.
Un équilibre est donc à trouver. C’est le rôle de l’animateur, des deux parrains et du comité technique, dans le cadre d’un dialogue avec le candidat, de déterminer si les engagements pris sont pertinents ou pas, raisonnables ou inatteignables.

Réserve de Biosphère du Mont Viso
La Réserve de biosphère franco-italienne du Mont-Viso est située au cœur des Alpes Cottiennes piémontaises sur le versant italien et des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute Provence, côté français. Elle se compose de forêts de milieux ouverts et semi-ouverts, de formations rocheuses et de milieux aquatiques (marais, zones humides, torrents, lacs d’altitude…) et de plaines, avec en toile de fond le Mont Viso. Un millier d’espèces végétales et plus d’une centaine d’espèces animales se côtoient du Mont Viso à la Plaine du Pô.
Le territoire français de la Réserve de biosphère du Mont-Viso, composé de petites villes et de villages perchés, entouré de pics culminant à plus de 3000 m, se situe en zone de moyenne et de haute montagne. L’accès y est limité en raison de ses caractéristiques géographiques : gorges, sommets, routes sinueuses, vallées retirées. La biodiversité du territoire de la Réserve de biosphère est marquée par l’extrême diversité des milieux (prairies fleuries, prairies de fauche ou d’alpage, pelouses à fétuque, forêts de mélèze, de sapin, de pin cembro ou de sin sylvestre), et par une faune qui s’enrichit d’année en année avec la réapparition de certaines espèces (vautour fauve, gypaète barbu) et l’augmentation des populations d’autres espèces (bouquetin, cerf, chevreuil, chamois…).
L’espèce vedette de la Réserve de biosphère est la Salamandre de Lanza. Cet amphibien est endémique des contreforts du Mont Viso et présente une biologie exceptionnelle : longévité supérieure à 20 ans, gestation de 4 ans, etc. Grâce au soutien financier de l’Europe dans le cadre du projet GouvMab et au concours de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, diverses études et suivis, notamment génétique, permettent notamment de mieux comprendre les connexions entre sous-populations
La Réserve de biosphère du Mont-Viso s’étend sur le territoire de 88 communes en Italie et 20 communes en France. Elle est animée par le Parc naturel régional du Queyras (France) et le Parco de Monviso (Italie).
Actions mise en place pour les éco-acteurs de la Réserve de Biosphère du Mont Viso
La création et l’édition d’un classeur pédagogique pour les éco-acteurs du Mont Viso
Une journée éco-acteurs afin de développer le réseau local
Le financement d’une partie d’un poste dédié au développement du réseau local
La prise vidéo des conférences, formations, ateliers et leur mise en ligne afin de permettre aux éco-acteurs d’autres territoires d’en bénéficier
La prise en charge des frais d’inscription pour la participation à des évènements de type foire ou salon
La prise en charge du déplacement et l’hébergement d’éco-acteurs pour la participation à un événement dédié aux éco-acteurs organisé par le MAB France à Paris
L’organisation du voyage d’études avec la venue d’éco-acteurs des gorges du Gardon et de Camargue sur le territoire de la Réserve de biosphère du Mont-Viso
Des cycles de formations, conférences, ateliers sur différentes thématiques
Le transport des éco-acteurs pour les voyages d’étude de Camargue et des Gorges du Gardon

Réserve de Biosphère des Gorges du Gardon
Le Gardon est un affluent du Rhône qui prend sa source dans les hautes Cévennes. Les gorges qu’il a creusées au fil des millénaires, orientées ouest-est, se situent au nord de Nîmes, dans le Gard. Les gorges du Gardon sont réputées pour la beauté de leurs paysages, mais elles sont aussi connues et appréciées pour la diversité de la faune et la flore qu’elles hébergent. Quarante-neuf espèces de mammifères ont été recensées sur le territoire. Les inventaires révèlent une grande richesse mammalogique compte tenu notamment de la présence de plusieurs chiroptères. Les trois-quarts des chiroptères connus en France (23 espèces sur 34) fréquentent le site et font l’objet de programmes de protection tant sur le plan national qu’européen.
Le Castor d’Europe (Castor fiber) fait partie des espèces recensées. Cette espèce a développé une caractéristique singulière dans le canyon du Gardon. Malgré, la disparition estivale du cours d’eau en partie amont des gorges, elle reste sur place et utilise le réseau karstique pour retrouver le Gardon souterrain. Le castor est alors qualifié de castor d’oued.
Parmi les espèces d’oiseaux les plus remarquables figure l’Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus), espèce inféodée aux milieux méditerranéens. Le site accueille 3 couples sur les 35 recensés au niveau national. Cette espèce fait d’ailleurs l’objet, compte tenu de son statut, d’un Plan National d’Actions tout comme le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus) dont il ne reste plus qu’environ 80 couples en France. Deux sont cantonnés dans le Gard : un dans les garrigues de Lussan et l’autre dans les gorges du Gardon. Seize couples de Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) sont également présents, ainsi qu’une trentaine de couples de Grand-duc d’Europe (Bubo bubo).
Les insectes ne sont pas en reste : 464 espèces sont présentes. Huit bénéficient d’une protection nationale, 41 sont sur la liste rouge mondiale de l’UICN et 140 sur la liste européenne. On relève, parmi ceux-ci, la présence de la Magicienne dentelée (Saga pedo), grand orthoptère dont il n’a jamais été trouvé de mâle en Europe et qui se reproduit en conséquence par parthénogénèse, les œufs réussissant à éclore sans fécondation.
Côté poissons, l’inventaire est tout aussi fourni. Blageon (Telestes souffia), Toxostome (Parachondrostoma toxostoma), Alose feinte (Alosa fallax rhodanensis), Chabot commun (Cottus gobio) et Lamproie marine (Petromyzon marinus) sont les espèces les plus remarquables. Les travaux engagés dans le Gardon afin de restaurer les continuités écologiques du cours d’eau commencent à porter leurs fruits. Tel est le cas notamment pour l’Alose feinte dont la recolonisation du Gardon fait l’objet d’un suivi annuel de la part de l’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée (MRM) et auquel s’associe le Syndicat mixte des Gorges du Gardon.
La Réserve de biosphère des Gorges du Gardon s’étend sur le territoire de 26 communes, elle est animée par le Syndicat mixte des Gorges du Gardon (SMGG).

Actions mise en place pour les éco-acteurs de la Réserve de Biosphère des Gorges du Gardon
L’édition d’un classeur pédagogique pour les éco-acteurs des gorges du Gardon
Un concours photo/exposition
Des cycles de formations, conférences, ateliers sur différentes thématiques
La prise vidéo des conférences, formations, ateliers et leur mise en ligne afin de permettre aux éco-acteurs d’autres territoires d’en bénéficier
La fourniture d’un kit mallette pédagogique modulable
Une formation-action sur le bilan et l’avenir du réseau
La création de panneaux sur les Objectifs du développement durable (ODD)
Des vidéos sous le format Proud to share (x3)
La prise en charge du déplacement et de l’hébergement d’éco-acteurs pour la participation à un événement dédié aux éco-acteurs organisé par le MaB France à Paris
L’organisation du voyage d’études avec la venue d’éco-acteurs de Camargue et du Mont Viso sur le territoire de la Réserve de biosphère des gorges du Gardon

Réserve de Biosphère de Camargue
Entre le fleuve Rhône et la mer Méditerranée, la Réserve de biosphère de Camargue couvre l’ensemble du delta biogéographique du Rhône. Zone naturelle immense, elle se situe entre deux régions très densément peuplées aux portes des agglomérations de Montpellier, Nîmes, Arles et Marseille et du site industriel de Fos-sur-Mer.
Son territoire se divise en trois secteurs géo-morphologiques
La Camargue fluvio-lacustre, marquée par les paysages naturels et agricoles liés aux apports rhodaniens (sédiments et eau pompée du Rhône). Les étangs, roselières, cladiaies (roselières principalement constituées de marisques), ripisylves (végétation des bords de plans et de cours d’eau), marais temporaires, prairies humides, prés salés, sansouires, le Rhône, le Petit Rhône et les canaux et roubines structurent le paysage avec les rizières, les prés pâturés et les marais de chasse.
La Camargue laguno-marine et littorale, caractérisée par des paysages liés au sel et aux interactions avec la Méditerranée. Les lagunes, steppes salées, sansouires, jonchaies, pinèdes, plages et dunes mobiles ou fixées identifient ces paysages avec les marais salants d’Aigues-Mortes ou de Salin-de-Giraud.
La Camargue maritime, indissociable du delta et des lagunes avec lesquelles elle communique encore par des chenaux de communication, les « graus ». Les fonds sableux ou sablo-vaseux prédominent jusqu’au golfe du Lion.
La Réserve de biosphère de Camargue s’étend sur le territoire de 20 communes. Elle est animée par le Parc naturel régional de Camargue et le Syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue gardoise.
Actions mise en place pour les éco-acteurs de la Réserve de Biosphère de Camargue
La création d’un poste d’animateur (0,4 ETP porté par le Parc naturel régional de Camargue) afin de mettre en œuvre les actions locales en Camargue (communication, promotion du réseau), de « recruter » de nouveaux éco-acteurs sur l’ensemble du territoire concerné en Pays d’Arles, et d’assurer le lien entre éco-acteurs et partenaires publics, notamment les Offices du tourisme
L’implication des éco-acteurs dans des démarches de valorisation du territoire, notamment par leur participation à la confection de lots lors de la remise de prix pour des concours locaux liés à l’environnement, à l’agriculture ou au tourisme (concours photo de la Réserve de biosphère ou du Festival de la Camargue, concours général agricole des pratiques agro-pastorales – prairies fleuries notamment)
La réalisation de documents de présentation et de valorisation du réseau des éco-acteurs et de la Réserve de Biosphère de Camargue (plaquette, roll-up…)
La participation des éco-acteurs aux éduc’tours dans les 3 Réserves de biosphère avec des séances d’échanges avec les autres éco-acteurs et des formations spécifiques (communication, valorisation, promotion…)
Les actions commmunes
Le projet Ecoopact couvre à la fois des actions collectives, conduites par les trois Réserves de biosphère impliquées, et des actions spécifiques à chacune des réserves de biosphère.
Ensemble, les trois Réserves de biosphère ont programmé, dans le temps du projet Ecoopact (jusqu’en septembre 2022) des actions qui visent à faire circuler les bonnes pratiques et à créer des synergies entre les acteurs :
● trois voyages d’études organisés sur les territoires de chacune des Réserves de biosphère partenaires du projet
● une étude de pérennisation visant à prospecter sur la possibilité pour les réseaux de :
– S’autonomiser (via la forme statutaire, la création d’une association, le poids des Réserves de Biosphère dans les décisions, ou encore en remédiant à l’indisponibilité de certains écoacteurs par exemple) pour aller vers des réflexes de travail entre les éco-acteurs eux-mêmes sans forcément que l’animateur n’en soit un relais systématique.
– Se pérenniser (identifier la voilure minimum pour qu’un réseau puisse fonctionner à minima, et en vitesse de croisière. Ceci pourrait se faire via une étude qui permet de connaître la mobilisation de chaque réseau, de connaître les coûts d’un tel réseau et de savoir quelle somme monétaire et quels moyens humains il faut mettre à disposition/an).
– Jouer un rôle dans les circuits de distribution locaux, le développement du tourisme local.
– Faire un point sur les quelques années d’existence des réseaux, notamment dans la RB des gorges du Gardon.
● une boîte à outils à destination des animateurs afin de compiler les expériences.
● des outils de communication à destination des éco-acteurs permettant de valoriser les territoires et le réseau lors d’évènements particuliers ou au quotidien grâce à :
– un plan de communication (dossier de presse et plan de communication médias),
– un événement de fin de coopération organisé sur chacun des territoires en simultané avec des temps de visioconférence.
– une vidéo retraçant les actions du projet afin de communiquer auprès du réseau national et du grand public le cas échéant.
Le programme Man and Biophère
Le Programme de l’UNESCO sur l’Homme et la biosphère (MAB : Man and biosphere) a été créé en 1971 avec une vision : promouvoir une connexion durable entre les humains et la nature. Petit à petit, l’idée originelle s’est concrétisée par la désignation des Réserves de biosphère, ces laboratoires vivants qui encouragent les solutions fondées sur la nature pour le développement durable.
MAB est un programme scientifique intergouvernemental visant à établir une base scientifique afin d’améliorer les relations entre les individus et leur environnement. Il associe sciences exactes, naturelles et sociales pour améliorer les moyens de subsistance des populations et sauvegarder des écosystèmes naturels et gérés, promouvant ainsi des approches novatrices du développement économique qui sont socialement et culturellement adaptées et viables du point de vue environnemental.
La vision portée par le programme MAB est celle d’un monde dans lequel les individus ont conscience de leur avenir commun et de leurs interactions avec notre planète, et œuvrent ensemble, de manière responsable, à l’édification de sociétés prospères en harmonie avec la biosphère. Le Programme MAB et son Réseau mondial des réserves de biosphère (RMRB) sont au service de cette vision au sein comme en dehors des réserves de biosphère.
Pour la période 2015-2025 le programme MAB s’est doté d’une feuille de route qui prévoit de :
– développer et renforcer des modèles de développement durable dans le cadre du RMRB;
– partager les expériences et les enseignements tirés, faciliter la diffusion et l’application de ces modèles à l’échelle mondiale;
– soutenir l’évaluation et la gestion de grande qualité des réserves de biosphère, les stratégies et les politiques de développement durable et de planification, ainsi que des institutions responsables et résilientes;
– aider les États membres et les parties prenantes à atteindre les objectifs de développement durable en partageant les expériences et les enseignements tirés de l’étude et de la mise à l’essai des politiques, des technologies et des innovations pour une gestion durable de la biodiversité et des ressources naturelles, ainsi que pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets.
En 2022, le réseau mondial compte 727 Réserves de biosphère, dont 22 sites transfrontaliers, dans 131 pays, désignées suivant des critères communs. Le réseau s’enrichit chaque année de nouveaux sites.
En France, le réseau est constitué de 16 Réserves de biosphère, dont trois sites ultramarins (la Martinique, l’archipel de Guadeloupe et la commune de Fakarava en Polynésie française) et deux Réserves de biosphère transfrontières (les Vosges du Nord Pfälzerwald, avec l’Allemagne et le Mont Viso avec l’Italie). Les réserves strictement métropolitaines sont les Réserves de biosphère des Iles et mer d’Iroise, du Marais audomarois, de Fontainebleau et Gâtinais, du Bassin de la Dordogne, des Cévennes, des Gorges du Gardon, de Camargue, du Luberon-Lure, du Mont Ventoux, et de Falasorma Dui Sevi (Corse). A travers ce réseau des Réserves de biosphère, le Programme MAB a formé un mouvement global représentant tous les membres des communautés, lui insufflant une vitalité et une innovation permanente.
Le programme MAB encourage le développement de recherches interdisciplinaires, expérimente et diffuse des pratiques, démarches et savoir-faire pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, accompagnant l’Agenda 2030 de l’ONU. Les Réserves de biosphère sont les sites de démonstration du MAB. Ce sont des lieux privilégiés pour expérimenter et illustrer des pratiques de développement durable à l’échelle régionale, en conciliant le développement social et économique des populations avec la protection de l’environnement, dans le respect des valeurs culturelles. L’implication des populations, un appui scientifique, la formation et l’éducation y sont encouragés.
Le statut de réserve de biosphère
Une « Réserve de biosphère » est un territoire reconnu par l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable, avec l’appui de la recherche, de l’éducation et de la sensibilisation, dans le cadre du programme sur l’homme et la biosphère (MAB – Man and biosphere)
Le Réseau mondial des réserves de biosphère couvre tous les principaux représentants des écosystèmes naturels et semi-naturels. Il couvre une superficie de 7 millions de km2 dans 131 pays, soit presque la taille de l’Australie. Environ 257 millions de personnes vivent dans les réserves de biosphère dans le monde. Le réseau est composé de 727 réserves, dont 21 sites transfrontaliers. Ils sont distribués à travers le monde :
– 86 sites dans 31 pays d’Afrique
– 35 sites dans 14 pays des Etats Arabes
– 168 sites dans 40 pays d’Asie et du Pacifique
– 306 sites dans 24 pays d’Europe et d’Amérique du Nord
– 132 sites dans 22 pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Une réserve de biosphère est constituée de trois zones concentriques :
– Une « aire centrale », qui comprend un écosystème strictement protégé qui contribue à la conservation des paysages, des écosystèmes, des espèces et de la variation génétique.
– Une « zone tampon », qui entoure ou jouxte les aires centrales et est utilisée pour des activités compatibles avec des pratiques écologiquement viables susceptibles de renforcer la recherche, le suivi, la formation et l’éducation scientifiques.
– Une « « zone de transition » où sont autorisées davantage d’activités, ce qui permet un développement économique et humain socio-culturellement et écologiquement durable.
Les Réserves de biosphère sont des « lieux d’apprentissage du développement durable ». Ce sont des sites qui permettent de tester des approches interdisciplinaires afin de comprendre et de gérer les changements et les interactions entre systèmes sociaux et écologiques, y compris la prévention des conflits et la gestion de la biodiversité. Ce sont des espaces qui apportent des solutions locales à des problèmes mondiaux. Les Réserves de biosphère comprennent des écosystèmes terrestres, marins et côtiers. Chaque réserve favorise des solutions conciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable.
Les Réserves de biosphère sont proposées par les gouvernements nationaux et restent sous la juridiction souveraine des États où elles sont situées. Les Réserves de biosphère sont désignées dans le programme intergouvernemental MAB par le Directeur général de l’UNESCO à la suite des décisions du Conseil international de coordination du MAB (MAB ICC). Leur statut est reconnu internationalement et les États membres peuvent soumettre des sites par le biais du processus de désignation. Afin d’aider les parties prenantes dans le processus de désignation, ainsi que dans les examens périodiques, le Conseil international de coordination du MAB élabore progressivement des guides techniques.
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